Au port de Villefranche-sur-mer le destroyer USS O’Bannon est resté pendant trois jours, jusqu’à ce matin. C’était une vision bizarre, un destroyer avec tous les petits bateaux dans le port. Je n’aimais pas ça.
Darlene et moi, nous avons mangé hier soir dans un petit restaurant à côté de six jeunes américains; ils n’étaient pas en uniforme. D’abord, j’étais irrité parce qu’ils parlaient fort en anglais dans le petit espace pendant que Darlene et moi essayions de parler français avec le serveur. Mais pendant que nous partions, je leur ai demandé “Are you from the ship?” et quand ils ont dit “yeah,” je me suis tout d’un coup senti tendre envers eux, comme s’ils étaient mes fils ou filles, loin de chez eux, et très, très jeunes. Apès une courte conversation, nous sommes partis et j’ai dit, sans réfléchir, “Keep us safe.”
Pourquoi est-ce que j’ai dit ça? C’étaient des mots de mon coeur, pas de ma tête. Peut-être que les jeunes matelots me reppelaient aussi de mon père qui a servi sur le USS Macon, un croiseur lourd, en Mediterranean juste après ma naissance en 1950. Je peux l’imaginer comme les matelots jeunes au restaurant, heureux d’avoir une permission à terre, des uniforme, buvant du vin et mangeant des hamburgers doubles. Les innocents au navire de guerre. Alors, le monde, et le coeur,ne sont pas simple.